Claes Oldenburg, Shoestring Potatoes Spilling from a Bag, 1966
Wayne Thiebaud, Woman in Tub, 1965
Pierre Bonnard, La Grande Baignoire (Nu), 1937-39
Claes Oldenburg, Shoestring Potatoes Spilling from a Bag, 1966
Wayne Thiebaud, Woman in Tub, 1965
A partir d'un moment, le passage du temps devient LE thème récurrent de nos pensées. A cela il n'y a rien à faire. Rassurez-vous (je m'adresse aux lecteurs de moins de 60 ans s'il en passe par ici), ce n'est pas désagréable du tout. Pour un trajet en voiture, j'avais emporté une compilation maison datant de 2002. C'était l'époque où on gravait des CD composés avec amour spécialement pour la route. Et dans la playlist éclectique que j'écoutais dans l'habitacle, il y avait ce titre qui coule merveilleusement bien lorsque vous remontez le ruban de la quatre voies en direction du Finistère sous un soleil radieux.
Portrait de Suzanne Muzard par Man Ray
Dessin collectif d'un jeu de l'oie d'inspiration surréaliste, exécuté à l'île de Sein le 26 juillet 1929.
Sur cette photographie du groupe prise en 1953, Suzanne apparait au troisième rang, première à gauche à côté de Julien Gracq
Mick Jagger & Keith Richards, Grand Hôtel du Cap-Ferrat, 1971 (©DOMINIQUE TARLÉ/ LA GALERIE DE L’INSTANT)
En période d'inflation, c'est le moment de placer ses économies dans des œuvres d'art. Si vous passez par Saint-Rémy-de-Provence entre le 12 mai et le 20 juillet, vous pourrez en profiter pour voir l'exposition consacrée à Dominique Tarlé qui se tient dans la Cours des Arts au 13 rue Michelet. Il vous faudra venir au vernissage le 19 mai si vous souhaitez rencontrer le photographe pour lui poser vos questions à propos de la vie dans la Villa Nellcote en 1971.
Lire la présentation de la Galerie de l'Instant ici.
Pas de printemps pour Marnie, Alfred Hitchcock (1964)
Truffaut avait créé la notion de "grand film malade" spécialement en pensant à Marnie. Il en donna sa définition, un peu vague, dans un texte à la fin des entretiens avec Hitchcock. Si Marnie est très probablement un film malade, c'est surtout son réalisateur qui était profondément perturbé au moment du tournage, raide dingue de son actrice au point de faire dérailler le film en laissant les pulsions prendre le dessus. Hitchcock, dont les tentatives de passage à l'acte était repoussées par son actrice, a génialement sublimé la violence de ses désirs en se focalisant sur le chignon de Tippi Hedren. Une telle fixation fétichiste relève de la psychopathologie mais aucun psychiatre ne pourra nous expliquer la beauté étrange et sulfureuse de l'univers onirique où évoluent la blonde cleptomane et frigide et son mari joué par Sean Connery qui venait de tourner dans son premier Bond. Tout ici est artificiel, à la fois idéalisé et érotisé. Les scènes où l'inconscient déborde de manière explosive sont magnifiques. Ce sont de grands moments de cinéma qu'on aimerait se repasser en boucle. Tout est parfait, même la musique ; tout est réussi à l'exception notable de la ridicule scène d'explication finale. C'est là, dans cette déception, que le génie hitchcockien rejoint celui d'Hergé et, dans une moindre mesure, d'Enid Blyton : les explications ne sont pas à la hauteur des mystères et les secrets que la narration a laissés dans l'ombre.
- Karen Dalton, une nouveauté ?
- On sort des bandes enregistrées en public.
- Et c'est comment ?
-Très bien. On se retrouve dans un petit bar quelque part dans le Montana. Dehors, le vent souffle dans les pins, des buches brûlent dans la cheminée et tout le monde reprend en choeur le refrain de In The Pines. Ambiance folk à la maison garantie.
-Il parait qu'elle et Fred Neil fréquentaient la même scène que Dylan au début des années 60 dans les clubs du Greenwich Village.
- Elle était largement aussi bonne qu'eux. Tiens ! Un club folk du Village en 61, voilà un endroit où j'aimerais me trouver, comme dans un film des Coen brothers.