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mercredi 13 avril 2022

Lu

 

J'avais rencontré lors d'un rendez-vous dans un café devant la Sorbonne une prof de fac du genre excentrique qui devait diriger ma thèse de doctorat. Je lui avais demandé quels étaient ses auteurs de référence et elle avait cité Valéry. La thèse ne s'est pas faite et le livre est longtemps resté abandonné sur une étagère. Mais comme je passe systématiquement en revue les "non lus" en stock dans la bibliothèque, son tour est venu.

Mon impression générale est mitigée. De nombreuses réflexions me sont passées au-dessus de la tête. Il m'arrivait souvent de ne pas comprends l'objet et l'intérêt de ce que je lisais. J'appréciais le style.

Au milieu de ces pages légèrement soporifiques éclatait de temps à autre une pensée qui frappait juste.

 Petite sélection :

"Une chose réussie est une transformation d'une chose manquée. Donc une chose manquée n'est manquée que par abandon."

De temps en temps, une phrase comme échappée d'un poème en prose, comme celle-ci : "Un homme n'est qu'un poste d'observation perdu dans l'étrangeté."

Pour finir, une réflexion sur le souvenir des "évènements de la sensibilité".

"Nous retrouverons, peut-être, par accident, le souvenir de la figure de ces état critiques ; mais non la morsure, la chaleur, l'espèce particulière de douceur ou de vigueur infinie qui leur donnèrent en leur temps une importance incomparable. Notre passé se représente, mais il a perdu son énergie." 

Parfois, un souvenir peut être "d'une présence insupportable". "Rien n'explique l'inégalité de destin de nos impressions".