mercredi 27 avril 2022

Dans les territoires

 

Comme ils sont touchants, ces sociologues qui essaient de comprendre les « classes populaires » qui hantent le « périurbain » et qui votent massivement pour le RN. Attention aux visions simplistes, binaires (gagnants contres perdants, etc.) , il faut « entrer en complexité ». Par exemple, explique sans rire la sociologue, certains ouvriers non qualifiés accèdent à un poste d’agent de maîtrise (à la cinquantaine, certes, mais ils considèrent qu’ls ont réussi). Beaucoup sont propriétaires de leur logement (peu importe s’ils se sont hyper-endettés pour acquérir un pavillon hideux dans un lotissement déprimant). Ceux-là veulent montrer qu’ils sont installés et n’ont rien à voir avec les assistés.

Après avoir écouté ceci en prenant mon café.

Mardi est parti

mardi 26 avril 2022

Lecture

Un passage de L'Idiot où la conversation aborde, dans une mise en abîme, le thème de la littérature russe et celui de ses écrivains.

Extrait :

"- Prétendez-vous aussi que notre littérature elle non plus n'ait rien donné de national ? l'interrompit Alexandra Ivanovna.

- Je ne suis guère compétent en littérature, mais à mon sens toute notre littérature non plus n'est pas russe, à part peut-être Lomonossov, Pouchkine et Gogol.

- Premièrement, ce n'est pas peu et deuxièmement, l'un d'entre eux est issu du peuple et les deux autres de la classe des propriétaires, dit en riant Adélaïde.

- C'est exact, mais ne triomphez pas. Car, de tous les écrivains russes, ces trois-là ont seuls réussi à dire chacun quelque chose à lui, quelque chose de personnel,sans emprunt à qui que ce soit, et c'est par cela que ces trois-là sont devenus aussitôt des écrivains nationaux. Celui des Russes qui dit, écrit ou fait quelque chose qui est bien de lui, qui lui est rigoureusement personnel et non pas emprunté, devient infailliblement national, même s'il parle mal de russe. Pour moi c'est un axiome."

Dostoïevski, L'Idiot

lundi 25 avril 2022

Vu



Un étrange voyage, Alain Cavalier (1981)

Un homme longe une voie ferrée en compagnie de sa fille à la recherche de sa mère disparue. Le film concentre avec finesse et élégance plusieurs thèmes : l'enquête de terrain, le deuil difficile du père (joué par Rochefort), le mal être d'une jeune fille qui se pose des questions, la relation entre le père et la fille qui est "à reconstruire". Grâce aux idées de mise en scène et au jeu des acteurs, on ne s'ennuie jamais au cours de ce voyage à travers la province de l'époque où les cafés de village étaient équipés comme des salles de jeu (flippers, babyfoot, jukebox, billard).   

Le film peut être vu ici.

 

samedi 23 avril 2022

Dans la galerie virtuelle du GFIV

Alberto Giacometti, Portrait de Pierre Reverdy de profil droit, 1962

Gary Panter, Elvis Zombie, 1979

Hans Bellmer,  Le sens commun, 1961


vendredi 22 avril 2022

Vu

 



La bande du drugstore, François Armanet (2002)

L'obsession du détail vestimentaire est bien là, la musique (excellente) également. Pourtant, il est finalement assez peu question de la bande de minets qui donne son titre au film et qui a réellement existé autour de 66-67. La reconstitution historique en partie ratée permet au film d'atteindre quelque chose de plus universel en traitant un autre sujet : la période initiatique de la fin de l'adolescence, marquée par une curiosité poussée pour les mystères du sexe, et qui se traduit par le passage de la bande de potes au couple. Je soupçonne le réalisateur d'avoir puisé dans ses souvenirs et c'est la meilleure manière de faire revivre de l'intérieur ces années-là, avec leur violence et leur ridicule, leur charme fugitif aussi.