vendredi 17 juin 2022
jeudi 16 juin 2022
Vu
Johnny Hallyday All Access, Claude Ventura (1995)
Je reprends la présentation qui se trouve sur le site "Film documentaire".
Johnny en tournée européenne dans des petits clubs, plus près du blues, plus près du rock, plus près du public. La plus grande star française au quotidien, à un moment clé de sa carrière. Un road movie intime et rock'n'roll. Pour comprendre ce véritable tournant dans sa carrière, voici un "all access" à Johnny en répétition, en concert, dans sa loge et dans tous ses déplacements. Tout en découvrant l'organisation, l'ambiance et le rythme d'une tournée européenne, c'est à lui seul que la caméra, souvent indiscrète s'attache...
A un moment, vers la fin de la tournée (et donc, du documentaire), Johnny a un coup de pompe dans sa loge. Il s'allonge sur un canapé. Un vieil ami à lui qui se trouve là lui dit qu'il peut dormir s'il le souhaite. Johnny répond qu'il ne veut pas dormir, non, juste se reposer un peu. Et puis il fait cette remarque qui résonne comme une vérité profonde s'échappant par inadvertance dans un moment de demi sommeil : "Je ne suis pas fatigué à cause de tout ce que j'ai fait, dit-il, mais à cause de ce qui me reste à faire." Des moments comme ça, la caméra fureteuse de Ventura parvient à en saisir plusieurs.
Pour info : on peut regarder le film ici.
mercredi 15 juin 2022
Citations
"Tu me demandes, Lucilius, pourquoi des personnes qui ont appelé à faire barrage à l'extrême droite lors du second tour de l'élection présidentielle, et donc incité avec des tremolos dans la voix les gens de gauche à voter pour leur candidat, oublient quelques semaines après ces beaux préceptes et, au nom de la simple volonté de garder le pouvoir, minimisent à présent la menace de l'extrême droite et diabolisent en retour ceux et celles qui, alliés de circonstances, étaient sommés de s'y opposer. La réponse n'est pas très difficile à énoncer: ce sont des jean-foutre et la providence, en sa sagesse infinie, les confondra bientôt comme tels."
mardi 14 juin 2022
Lecture
Illustration : Victor-Armand Poirson, 1890
Le roman de Faubert est paru en 1862, soit sept ans avant le recueil de Baudelaire Le Spleen de Paris sous-titré "Petits poèmes en prose". Il est peut-être anachronique de parler de poésie en prose à propos de certains passages de Salammbô et il est par ailleurs difficile de dire si Flaubert a sciemment écrit certaines descriptions avec l'idée de "faire de la poésie". Il faudrait enquêter du côté de la correspondance, ce qui a certainement déjà été fait par des universitaires dont c'est le métier. La dimension poétique de certains passages contemplatifs, entre deux scènes de batailles à grand spectacle, tient beaucoup selon moi à l'emploi de noms exotiques et à l'usage virtuose du point-virgule.
Extrait :
"C'était l'époque où les colombes de Carthage émigraient en Sicile, dans la montagne d'Eryx, autour du temple de Vénus. Avant leur départ, durant plusieurs jours, elles se cherchaient, s'appelaient pour se réunir ; elles s'envolèrent un soir ; le vent les poussait, et cette grosse nuée blanche glissait dans le ciel, au-dessus de la mer, très haut.Une couleur de sang occupait l'horizon. Elles semblaient descendre vers les flots, peu à peu ; puis elles disparurent comme englouties et tombant d'elles-mêmes dans la gueule du soleil."