mardi 19 avril 2022

Images d'Iggy

 


Des clichés inédits de Crazy Iggy ont refait surface. Les photographies ont été prises par Bud Lee en août 70 lors d'un concert à l'Ungano’s de New York qui est resté dans les annales. On peut entendre un témoignage sonore de la bataille ici. Si vous souhaitez investir dans l'art, vous pouvez éventuellement réserver un tirage limité ici

(Via Dangerous Mind)

lundi 18 avril 2022

L'escalade permanente

 


Allons-nous finir par nous habituer à cette accumulation cauchemardesque de menaces qui semble aller crescendo depuis les annonces quotidiennes du nombre de morts au début du premier confinement jusqu’aux images de la guerre en Ukraine en direct live. Que va-t-il se passer au prochain épisode ? Fascisme en France ? Suicide climatique collectif ? Troisième guerre mondiale nucléarisée ? A force de crouler sous les motifs d’inquiétude, le risque serait de sombrer dans une indifférence généralisée. D’ailleurs, n’est-ce pas déjà un peu commencé ?

samedi 16 avril 2022

Dans la galerie virtuelle du GFIV


Wassily Kandinsky, Kleine Welten VI, 1922

Sandro Botticelli, Portrait of Simonetta Vespucci, 1476


 

Mark Rothko, Untitled, 1969


vendredi 15 avril 2022

Lecture

 

Mirbeau a défendu les idéaux anarchistes sans s'affilier à un groupe. En peinture, il prit parti pour l'avant garde contre les académismes de son temps. Collectionneur, il fit preuve d'un goût très sûr (en achetant par exemple Les Tournesols de Van Gogh). Zola salua en lui "le justicier qui a donné son cœur aux misérables et aux souffrants de ce monde." C'est bien joli, mais de belles idées et des engagements respectables (défense de Dreyfus, d'Oscar Wilde) ne débouchent pas toujours sur de la bonne littérature. 

Lisons les premières lignes de ce roman, cela trompe rarement. 

"L'été, la mode, ou le soin de sa santé, qui est aussi une mode, veut que l'on voyage. Quand on est un bourgeois cossu, bien obéissant, respectueux des usages mondains, il faut à une certaine époque de l'année, quitter ses affaires, ses plaisirs, ses bonnes paresses, ses chères intimités, pour aller, sans trop savoir pourquoi, se plonger dans le grand tout." 

Nous voilà rassurés.

jeudi 14 avril 2022

Vu




 The Beta Test, Jim Cummings, PJ McCabe (2021)

Après avoir été flic et shériff, Jim Cummings réapparait en costume de directeur chez McKinsey. En fait, au lieu d'opérer en macronie, il dirige une agence à Hollywood dont mes missions sont assez floues. C'est surtout l'occasion pour les deux scénaristes de se lancer dans un jeu de massacre dans le temple du spectacle, de l'argent et de l'hypocrisie bien pensante. Sourires crispés, veulerie avec les gros clients, sadisme avec le personnel. L'ordinaire du corporate dans toute son horreur et filmée comme tel, c'est-à-dire comme un film d'épouvante psychologique. Ce qui est particulièrement visé, c'est le mythe de la réussite et les clichés bidons qui y sont associés. "Le costume slim fait la promesse d'une allure moderne et dynamique" peut-on lire dans une publicité. Chez Cummings, c'est la certitude d'un pétage de plomb au format géant. Le scénario s'emmêle un peu les pinceaux entre thriller, comédie grinçante et critique sociale mais ce n'est pas important. On assiste plutôt, comme dans ses films précédents,t à une suite de sketchs avec un Cummings en pleine forme dans le style grimaçant à la Jerry Lewis. J'aime cet humour typiquement américain (on pense inévitablement à Jim Carrey) reposant sur le malaise du corps et où le personnage principal voit s'abattre sur lui des catastrophes en série. La fin, que nous ne dévoileront pas, sonne comme un appel à la résistance : nous pouvons sauver ce qui nous est le plus cher, mais ce ne sera pas facile et il faudra se battre.

mercredi 13 avril 2022

Lu

 

J'avais rencontré lors d'un rendez-vous dans un café devant la Sorbonne une prof de fac du genre excentrique qui devait diriger ma thèse de doctorat. Je lui avais demandé quels étaient ses auteurs de référence et elle avait cité Valéry. La thèse ne s'est pas faite et le livre est longtemps resté abandonné sur une étagère. Mais comme je passe systématiquement en revue les "non lus" en stock dans la bibliothèque, son tour est venu.

Mon impression générale est mitigée. De nombreuses réflexions me sont passées au-dessus de la tête. Il m'arrivait souvent de ne pas comprends l'objet et l'intérêt de ce que je lisais. J'appréciais le style.

Au milieu de ces pages légèrement soporifiques éclatait de temps à autre une pensée qui frappait juste.

 Petite sélection :

"Une chose réussie est une transformation d'une chose manquée. Donc une chose manquée n'est manquée que par abandon."

De temps en temps, une phrase comme échappée d'un poème en prose, comme celle-ci : "Un homme n'est qu'un poste d'observation perdu dans l'étrangeté."

Pour finir, une réflexion sur le souvenir des "évènements de la sensibilité".

"Nous retrouverons, peut-être, par accident, le souvenir de la figure de ces état critiques ; mais non la morsure, la chaleur, l'espèce particulière de douceur ou de vigueur infinie qui leur donnèrent en leur temps une importance incomparable. Notre passé se représente, mais il a perdu son énergie." 

Parfois, un souvenir peut être "d'une présence insupportable". "Rien n'explique l'inégalité de destin de nos impressions".