mardi 26 avril 2022

Lecture

Un passage de L'Idiot où la conversation aborde, dans une mise en abîme, le thème de la littérature russe et celui de ses écrivains.

Extrait :

"- Prétendez-vous aussi que notre littérature elle non plus n'ait rien donné de national ? l'interrompit Alexandra Ivanovna.

- Je ne suis guère compétent en littérature, mais à mon sens toute notre littérature non plus n'est pas russe, à part peut-être Lomonossov, Pouchkine et Gogol.

- Premièrement, ce n'est pas peu et deuxièmement, l'un d'entre eux est issu du peuple et les deux autres de la classe des propriétaires, dit en riant Adélaïde.

- C'est exact, mais ne triomphez pas. Car, de tous les écrivains russes, ces trois-là ont seuls réussi à dire chacun quelque chose à lui, quelque chose de personnel,sans emprunt à qui que ce soit, et c'est par cela que ces trois-là sont devenus aussitôt des écrivains nationaux. Celui des Russes qui dit, écrit ou fait quelque chose qui est bien de lui, qui lui est rigoureusement personnel et non pas emprunté, devient infailliblement national, même s'il parle mal de russe. Pour moi c'est un axiome."

Dostoïevski, L'Idiot

lundi 25 avril 2022

Vu



Un étrange voyage, Alain Cavalier (1981)

Un homme longe une voie ferrée en compagnie de sa fille à la recherche de sa mère disparue. Le film concentre avec finesse et élégance plusieurs thèmes : l'enquête de terrain, le deuil difficile du père (joué par Rochefort), le mal être d'une jeune fille qui se pose des questions, la relation entre le père et la fille qui est "à reconstruire". Grâce aux idées de mise en scène et au jeu des acteurs, on ne s'ennuie jamais au cours de ce voyage à travers la province de l'époque où les cafés de village étaient équipés comme des salles de jeu (flippers, babyfoot, jukebox, billard).   

Le film peut être vu ici.

 

samedi 23 avril 2022

Dans la galerie virtuelle du GFIV

Alberto Giacometti, Portrait de Pierre Reverdy de profil droit, 1962

Gary Panter, Elvis Zombie, 1979

Hans Bellmer,  Le sens commun, 1961


vendredi 22 avril 2022

Vu

 



La bande du drugstore, François Armanet (2002)

L'obsession du détail vestimentaire est bien là, la musique (excellente) également. Pourtant, il est finalement assez peu question de la bande de minets qui donne son titre au film et qui a réellement existé autour de 66-67. La reconstitution historique en partie ratée permet au film d'atteindre quelque chose de plus universel en traitant un autre sujet : la période initiatique de la fin de l'adolescence, marquée par une curiosité poussée pour les mystères du sexe, et qui se traduit par le passage de la bande de potes au couple. Je soupçonne le réalisateur d'avoir puisé dans ses souvenirs et c'est la meilleure manière de faire revivre de l'intérieur ces années-là, avec leur violence et leur ridicule, leur charme fugitif aussi.

jeudi 21 avril 2022

Jean-Pierre Leloir

 


John Coltrane, Ornette Coleman, Billie Holiday

Le nom de Jean-Pierre Leloir doit évoquer un vague souvenir du côté des lecteurs de Rock & Folk période historique. Bien sûr, nous nous intéressions principalement aux photographies de nos rockers. Le Jazz, dont nous ne connaissions rien, nous apparaissait comme une musique ennuyeuse et sérieuse, un truc de vieux. Grave erreur, nous l'avons compris beaucoup plus tard.

mercredi 20 avril 2022

Lecture

 

Deuxième partie de L’Idiot : beaucoup d’agitation et de confusion accentuée encore par l’intervention de nombreux personnages pas toujours faciles à identifier. Au milieu de ce chaos hystérique, le prince Muichkine ne cesse de fasciner par sa manière de suivre sans jamais s’en écarter sa voie personnelle qui se dessine à travers chacune de ses réactions. Il ne semble pas guidé par de grands principes abstraits (moraux ou religieux) mais semble au contraire réagir en tâtonnant et en hésitant, comme s’il inventait dans l’instant une certaine manière de se comporter vis-à-vis du monde extérieur. C’est ce qui donne à ses interlocuteurs l’impression d’avoir tantôt affaire à un naïf un peu simplet ou au contraire à une personne d'une grande lucidité capable de déjouer calmement les manœuvres les plus tortueuses.

PS : pas réussi à trouver le roman dans mon édition sur Internet. Celle-ci, datée de 1947, est celle qui s'en rapproche le plus.