Je me souviens avoir accueilli le double album Love You Live avec consternation. Cette bouillie jouée et chantée sans conviction sonnait tellement creux en comparaison avec les disques qu'on écoutait en cette année 77. Comme nous avions pu le constater aux Abattoir l'année précédente, les titres usés joués par des stars fatiguées ne provoquaient plus de frissons. A la première écoute, on pouvait déceler quelque chose de différent sur la face où se trouvaient Cracking Up, Route 66, Manish Boy, Around an Around et Little Red Rooster, une énergie et un plaisir de jouer à peine gâché par la guitare approximative de Wood. En lisant les notes de pochette, on découvrait que ces titres avaient été enregistrés dans un petit club canadien où les Stones étaient venus jouer par surprise. Nous avons eu l'occasion, depuis, d'écouter des pirates qui promettaient le show intégral et ne tenaient pas leur promesse. C'était un peu comme de rester coincés à l'extérieur du club en tentant d'écouter ce qui se passait à l'intérieur : frustrant mais suffisant pour constater que les Stones avaient encore un peu de jus. La porte s'est enfin ouverte.
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