vendredi 6 mai 2022

A la rencontre de Suzanne Muzard

Au cours d'une déambulation sur Internet, je tombe sur cette photographie, jamais vue auparavant : André Breton et Suzanne Muzard, rue Fontaine, 1929. Auteur inconnu. La beauté moderne de la jeune femme est frappante. Comment se fait-il que je n'ai jamais rencontré ce nom qui appartient, semble-t-il, à la galaxie surréaliste et au cercle très rapproché voire franchement intime d'André Breton ? Il y a un #suzanne muzard. Je clique dessus et je découvre d'autres images fascinantes comme celles-ci. 





Je trouve également une notice en anglais que je passe à la moulinette google traduction. Elle nous en apprend un peu sur cette personne.
"Suzanne Muzard (1900-1992), a rencontré Breton en 1927 et s'est engagée dans des jeux et des dialogues surréalistes et a créé des œuvres d'art jusqu'en 1931 environ. Breton a commencé une relation amoureuse avec Muzard peu de temps après la fin de sa liaison avec l'auteur surréaliste Lise Deharme. Bien que Muzard ait épousé l'écrivain Emmanuel Berl en 1928, elle a continué à voir Breton et on pense que leur relation brève mais tumultueuse a inspiré son poème de 1931 Union Libre [« Union libre »]. On pense également que Muzard est mentionné dans l'œuvre de Breton de 1932 Les Vases Communicants, comme "X"." 

4 commentaires:

  1. On lit dans (l'excellent) bouquin de François Sureau, "l'Or du Temps" (Gallimard 2020) : "Bagramko venait d'arriver à Paris. Il ignorait même que Nadja eût existé. Le récit lui sembla confus, et encore plus le ton inspiré avec lequel Breton le lisait. Il s'intéressa davantage au profil de Lise Deharme, qui passe d'ailleurs dans Nadja, et que Breton poursuivait d'un amour impossible jusqu'aux alentours de ce manoir d'Angot, près de Dieppe, où il avait écrit son petit livre, qui reste un chef d’œuvre. Une muse surréaliste chassant l'autre, Breton était déjà près de prendre feu pour une autre inconnue venue au café ce soir-là avec Berl et qui s'appelait Suzanne Muzard. L'intrigue devait se nouer le soir même de cette lecture."
    La notice Wikipédia made in Great Britain ajoute que la dite Suzanne avait exercé en tant que prostituée dans un clandé rue la Huchette. L'Angleterre, sorte de Madame-Je-Sais-Tout, semble vouloir faire la leçon sur le sujet..

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  2. Merci pour cet extrait et cette information. Cela donne envie de lire ce livre de François Sureau.

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  3. Chère Jane,

    Suzanne Muzard, quand on lit une des biographies d'André Breton, occupa une place non négligeable. Elle fut une de ses grandes passions, pour ne pas dire l'une des plus grandes - au contraire de la pauvre Nadja.

    Elle participa au mouvement surréaliste (on peut trouver quelques uns de ses textes et de ses cadavres exquis dans l'excellent site rassemblant la totalité des archives Breton https://www.andrebreton.fr/).

    De façon un peu elliptique, certes, les ultimes pages de Nadja lui sont consacrées puisque que c'est peu après la fin de l'épisode de sa rencontre avec la pauvre Léona Delcourt que Breton la rencontra.

    Cette dernière, bien après sa séparation avec Breton, garda un affectueux contact avec lui. On la retrouve sur des photos du groupe surréaliste dans les années 50.
    La misogynie crasse et habituelle de la plupart des commentateurs, la cantonne dans un rôle de beauté un peu figée, de muse, alors que cette femme, quand on prend la peine de fouiller un peu, était quand même autre chose que cela.

    Bien à vous

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  4. Merci pour ces précisions. Une silhouette, assez fascinante il faut le dire, commence à se dessiner. Il me reste à relire Nadja et partir à la recherche de ses textes.

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